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Un Gouesnousien honoré à la Tranche-sur-mer !

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   « Nul n’est prophète en son pays » ! L’exemple de Julien Bigot de la Robillardière le prouve. Alors que la commune de la Tranche-sur-mer a cru bon de donner ce nom à une place en bord de mer, cet homme qui habitait le manoir du Bois est pratiquement inconnu à Gouesnou. Qu’est-ce que les Tranchais ont bien pu lui trouver ?

    Il faut pour résoudre cette énigme se pencher sur l’histoire navale de notre pays. Nous sommes en l’an VI de la République (1798), le lieutenant de vaisseau Bigot (sous le directoire notre homme évitait de mentionner sa particule) commande la frégate la Seine. Parti France 28 mois plus tôt avec la division de l’Amiral Sercey, ordre lui avait été donné de ramener en France un contingent de 400 soldats stationnés en Inde qui s’étaient rebellés contre le Gouvernement français.

    Alors que le 29 juin 1798 (11 Messidor An 6) il aperçoit les côtes de Lorient, une division de trois frégates anglaises[1] le prend en chasse. Notre gouesnousien commandant tente de semer ses poursuivants et fait route au sud vers La Rochelle toute voiles dehors. Mais la frégate La Seine est bien fatiguée par plus de deux ans de campagne en Océan Indien…Les maudits « Saoz ruz » le rattrapent et lui barrent la route. Une frégate contre trois ! tout semble perdu d’avance. Notre lieutenant de vaisseau Bigot aurait pu amener les couleurs après s’être contenté d’envoyer quelques bordées de canons. Loin s’en faut ! Il va se battre comme un beau diable. Le combat s’engage d’abord avec La Pique. Bigot la repousse après l’avoir démâtée de son grand mât de hune. Le combat se poursuit contre le Jason et la Mermaid. Alors que le combat tourne à l’avantage des Anglais, Bigot, refusant toujours d’amener son pavillon, jette sa frégate à la côte, précisément à la Tranche-sur-mer. La Pique et la Mermaid s’approchent alors du Français pour l'hallali. Le Français va bien finir par se rendre ! Le commandant Bigot n’en démord pas et continue encore le combat pendant une heure et demie jusqu’à l’épuisement de ses munitions. A trois heures du matin s’en est fini. La Seine est totalement démâtée, 400 hommes sont hors de combat, deux cents sont tués. Côté Anglais, la frégate La Pique est totalement détruite, la Mermaid sérieusement endommagée. Ce combat héroïque vaudra à notre marin gouesnousien les honneurs du Directoire. Une lettre du ministre de la Marine confirmera, en septembre 1798, qu’il avait «bien mérité de la Nation» !

[1] Composée des frégates HMS Jason, Pique & Mermaid

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