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Un intérieur breton reconstitué !

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Le musée présente un intérieur breton. Il est presque intégralement celui d’un natif de Gouesnou : Joseph Troadec, alias Jopic (1914-1995). Vous pourrez même distinguer ses parents sur certaines photographies et son portrait sur la porte de droite. Des dons de plusieurs Gouesnousiens  sont venus compléter cette évocation. Les meubles et bibelots sont typiques de la disposition bretonne du XIXème jusqu’au début XXème siècle.

Généralement, le rez-de-chaussée formait une seule et même pièce sans cloisons. On y dormait, mangeait et effectuait les travaux domestiques : préparation des repas, couture, repassage…Certains soir, la famille et les voisins se réunissaient, racontaient des contes, transmettaient leur savoir tout en travaillant ensemble dans une ambiance chaleureuse. C’étaient les veillées.

Quant aux meubles bretons, ils sont pour la plupart taillés dans le bois de chêne ou de merisier. Comme ils sont destinés à être accolés les uns aux autres et alignés sans espace entre eux autour de la pièce unique de la maison, le dos et les côtés sont en bois brut, seule la façade en est ouvragée.  Les lits-clos de style « Léonard » ne possèdent qu’une seule porte, large et toujours décentrée vers la tête du lit. On l’ouvre en la faisant coulisser. Les chevilles en bois sont à peine visibles. Le décor de la façade est plus ou moins abondant selon la richesse des propriétaires, tout comme la finesse des draps de lit.
Dans un lit-clos, on ne dort pas en position allongée mais en position « chien de fusil » en raison de la superstition suivante : la position allongée est celle du mort…

Les costumes bretons : l’exemple de Gouesnou

Certes méconnus en comparaison des célèbres costumes de Plougastel ou de Quimper, le costume gouesnousien a lui aussi son importance. En effet, chaque costume est particulier à un groupe humain, voire à un individu, et apporte une couleur « locale » à un territoire.

A l’origine, les costumes étaient réservés à l’élite, car il y avait des lois somptuaires qui interdisaient le costume tel qu’on le connaît aujourd’hui. C’est à la Révolution que ces restrictions sont abolies, et qu’apparaissent les costumes bretons de paysans, dont ce monde rural était fortement composé. Les guerres d’Empire participeront elles-aussi à la naissance de cette mode vestimentaire, de par la diffusion de celle-ci. Ainsi le Léon comptera 9 grandes modes vestimentaires au XIX siècle.

Le costume est la carte d’identité de celui qui le porte. Bien qu’il soit esthétique et ornemental, il montre également les conditions économiques et sociales de chacun. Il peut être un élément de prestige individuel pour celui qui le porte, mais il représente aussi la cohésion sociale et l’affirmation publique d’un groupe humain : la collectivité souvent limitée au village ou à la commune, vis-à-vis des autres groupes.
La base des costumes reste la même dans toute la Bretagne, seuls les éléments d’ornementation évoluent en même temps que les techniques de fabrication, d’où certaines ressemblances entre les costumes, notamment ceux du Léon. Le costume suit aussi les modes vestimentaires, qui viennent des grandes villes comme Paris ou encore Rouen. Mais le contexte de certaines périodes historiques apporte aussi beaucoup aux costumes. Par exemple, après la Première Guerre mondiale, les costumes bretons auront tendance à s’assombrir énormément, car ils porteront le deuil en eux. Il ne faut pas oublier l’importance également des conditions climatiques et économiques qui peuvent elles aussi influer sur le vêtement, car c’est avant tout un vêtement qui protège le corps de toutes les intempéries et dangers du quotidien.

Les deux photographies ci-contre, montrent le costume gouesnousien de cérémonie datant la fin du XIXème siècle. Le costume féminin de Gouesnou se compose ainsi :
– une jupe et un corsage de couleur noire,
– un tablier de couleur variée, se terminant par un devantier de taille moyenne, ici blanc.
– une coiffe.
– les bas sont généralement noirs tout comme les chaussures vernies.

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Quant au costume masculin, il comporte un pantalon noir à rayures verticales, ainsi qu’une chemise blanche en dessous de l’ensemble gilet et veste noire à boutons. Ici, il porte également un nœud et un chapeau noir. Nous voyons bien l’impact des guerres sur le costume, qui pourrait paraître aujourd’hui triste et à vocation funeste, mais il était bel et bien porté lors des mariages.

En effet, dans les costumes on distingue le costume de travail, que l’on porte généralement du lundi au samedi, du costume de cérémonie que l’on porte lors des messes du dimanche, des mariages, etc.
Le costume de travail est en tissus moins nobles, moins travaillés et les chaussures vernies sont remplacées par des sabots ou des claques.

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